Pierre-Emmanuel BARRÉ
En route ! Mon projet pour sauver la France

Lettre à mes compatriotes

Mes chers compatriotes,

En avril 2022, en choisissant un nouveau président de la République, la France choisira également son destin. Pour diriger notre pays, il faut un représentant digne de ceux qui l’ont élu : un individu déterminé, compétent, rassembleur, capable de susciter l’adhésion à son projet par-delà les clivages traditionnels, sûr de ses choix, mais prêt à assumer ses erreurs, sévère, mais juste, scrupuleux, exemplaire et honnête. Je ne serai donc jamais candidat à l’élection présidentielle. 

Et chaque personne se présentant à ce suffrage et prétendant par là même posséder toutes ces qualités est au mieux un menteur, au pire un dangereux psychopathe qui mérite notre mépris et de petites gifles humiliantes sur le visage, sûrement pas un hôtel particulier avec un  salon doré dans le VIIIe arrondissement de Paris. Charles de Gaulle,  Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande, Emmanuel Macron : à la lecture de cette liste prestigieuse, il apparaît pourtant que j’ai tous les atouts requis pour être président, à savoir la peau blanche et une bite.

Mais pour devenir chef d’État, il faut également réunir 500 signatures d’élus puis se mettre à genoux et ouvrir grand la bouche face aux lobbies de l’énergie, de l’agroalimentaire, de la chasse, des banques, des laboratoires pharmaceutiques, des religions, se faire tatouer « I love Medef » sur la fesse gauche, « CAC 40 forever » sur la fesse droite et utiliser la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen pour essuyer l’espace entre les deux.

Malheureusement, il se trouve qu’après six mois de démarchage intensif, de propositions de pots-de-vin et de gratifications sexuelles, j’en suis à zéro signature. Et ce, alors que je connais personnellement un maire et 
une conseillère  départementale. Je renonce donc à un destin national et souhaite sincèrement à mon père et à ma soeur un accident cardio-vasculaire qui leur laissera suffisamment de conscience pour se rendre compte qu’ils chient, mais pas assez de mobilité pour se lever de leur fauteuil de fonction.

Cependant, ne pas être candidat à l’élection présidentielle ne veut pas dire fuir le débat qui précède cette échéance. Voici donc mes propositions pour sauver la France, un programme novateur qui, je l’espère, inspirera notre futur président (Je ne sais pas encore qui c’est, mais je sais déjà que je ne l’aime pas.)